Mettre notre démocratie en péril? NON à l’initiative de l’UDC!

Le Comité jurassien « Non à l’initiative pour l’autodétermination » a présenté ses arguments à la presse vendredi matin. Tous les partis politiques (CS-POP, Les Verts, PSJ, PCSI, PDC, PEV et PLRJ), la Chambre de commerce et d’industrie du Jura, les syndicats, Amnesty International Jura Jura bernois et d’autres associations se sont alliés pour dénoncer les graves conséquences de cette initiative soumise au vote le 25 novembre. Le comité jurassien est présidé par la Conseillère aux Etats Anne Seydoux-Christe et le Conseiller national Pierre-Alain Fridez. 

L’initiative est néfaste pour notre pays car elle remet purement et simplement en cause de nombreux traités et accords, dont la Convention européenne des droits de l’Homme. La CEDH protège nos droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, droit à un procès équitable, droit de vote des femmes, protection contre les traitements inhumains, droit à la sphère privée, à la liberté de conscience et de religion, droit à la liberté d’expression et d’association, droit au mariage et à la famille, etc.). Elle s’applique à 800 millions de personnes dans 47 Etats. Chaque Etat porte une part de responsabilité dans sa réussite ou son échec. Le retrait de la Suisse pourrait avoir un effet domino et être suivi par certains Etats peu enclins à respecter les droits humains. « Cette initiative porte de graves atteintes à la crédibilité politique de la Suisse en tant que dépositaire de nombreuses conventions internationales, à son engagement en faveur des Droits de l’Homme et de la démocratie » a déclaré Anne Seydoux-Christe lors de la conférence de presse. 

La Suisse est liée avec les autres pays par plus de 5’000 accords internationaux, dont 600 ont une importance capitale pour l’économie. L’initiative de l’UDC impliquerait d’en dénoncer un grand nombre. Les traités internationaux qui seraient contraires à la Constitution devraient être renégociés, voire dénoncés si nécessaire. « Même si elles violent le droit international, les initiatives populaires pourraient ainsi être mises en oeuvre. L’UDC veut clairement un outil juridique pour faire passer ses textes qui sont inapplicables aujourd’hui» a expliqué Pierre-Alain Fridez. Perte de crédibilité de notre pays, conséquences importantes sur les investissements des entreprises et sur les exportations, pertes de places de travail… l’initiative met en danger la place économique suisse. Des milliers d’emplois pourraient être menacés. 

Il est rare de voir en Suisse une alliance si vaste des milieux politiques, économiques, syndicaux et de la société civile s’opposer à une initiative. Le Conseil national et le Conseil des Etats l’ont rejetée sans lui opposer de contre-projet. Le Conseil fédéral recommande également de refuser ce texte. 

Protégeons nos droits et rejetons toutes et tous cette initiative! 

Comité jurassien NON à l’initiative anti-droits humains  

Vendredi 2 novembre 2018 / pch

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