L’initiative dite pour l’autodétermination sera soumise au vote le 25 novembre. Un comité jurassien s’est créé pour dénoncer les graves conséquences de ce texte. Si cette initiative est acceptée, elle mettra en péril non seulement la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) mais également de nombreux traités. Les partis politiques jurassiens (CS-POP, Les Verts, PS, PCSI, PDC, PEV et PLRJ), la Chambre de commerce et d’Industrie, les syndicats, Amnesty,… s’allient notamment pour défendre les droits de chacune et chacun. Le comité jurassien est présidé par la Conseillère aux Etats Anne Seydoux-Christe et le Conseiller national Pierre-Alain Fridez.
L’initiative de l’UDC vise indirectement deux textes internationaux: la CEDH et les traités entre la Suisse et l’Union européenne. L’UDC s’attaque à ces textes par une voie détournée. Selon les initiants, la Confédération pourrait renégocier la CEDH et d’autres traités: c’est faux et juridiquement impossible: le fait de dénoncer un traité pour y adhérer ensuite en émettant des réserves serait qualifié d’abusif. La Suisse ne sera plus considérée au niveau international comme un partenaire fiable.
La Convention européenne des droits de l’Homme s’applique à 800 millions de personnes dans 47 Etats. Elle constitue un véritable système collectif de protection des droits humains. Chaque état porte une part de responsabilité dans sa réussite ou son échec. Le retrait de la Suisse pourrait avoir un effet domino et être suivi par certains Etats peu enclins à respecter les droits humains; ce qui engendrerait une perte de stabilité et de sécurité au niveau européen, tant sous l’angle économique que politique.
L’initiative s’en prend à nos juges et son intitulé est doublement trompeur. Les juges de la CEDH ne sont pas des juges étrangers mais ils sont désignés par les Etats membres du Conseil de l’Europe dont la Suisse fait partie. Un juge suisse siège actuellement à Strasbourg. L’initiative vise en réalité nos propres juges au tribunal fédéral et leur indépendance en voulant les empêcher d’appliquer la CEDH pour protéger nos droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, droit à un procès équitable, droit de vote des femmes, protection contre les traitements inhumains, le droit à la sphère privée, à la liberté de conscience et de religion, la liberté d’expression et d’association, la droit au mariage et à la famille,…).
Le comité jurassien est appelé à s’élargir. Si vous souhaitez nous rejoindre, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse noniadh@outlook.com.
Protégeons nos droits et rejetons toutes et tous cette initiative!
Delémont, le 4 octobre 2018 / pch