Une économie de 1 million sur le dos de 2000 personnes malades et fragilisées

Plénum du 1er février 2017, PARLEMENT JURASSIEN GROUPE SOCIALISTE

Le Parlement a refusé par 29 voix contre 27 la motion du groupe socialiste qui demandait de renoncer à une contribution de 5 francs par jour pour les soins à domicile.

Cette contribution est sollicitée depuis janvier de cette année et donne suite à une décision du Gouvernement. Les jeunes de moins de 18 ans en sont toutefois exonérés, de même que les bénéficiaires de prestations complémentaires.

Ces dernières années, la part du budget consacrée à la santé des personnes malades et fragilisées n’a cessé d’augmenter. Pour certains ménages, ces coûts deviennent insoutenables. En plus de l’augmentation massive des primes LAMal il faut prévoir le paiement de la franchise et celui de la quote-part de 10%. De plus, depuis janvier 2016, il faut ajouter à ces montants une augmentation des tarifs de l’aide au ménage et enfin la contribution à hauteur de 5 francs pour les soins à domicile !

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la contribution de 5 francs qui, pour des personnes nécessitant des soins quotidiens, occasionnera une facture de 150 francspar mois. Avec de tels montants, il est à craindre que certains usagers soient contraints de négliger leur santé et d’espacer voire renoncer à des prestations de soins indispensables afin d’alléger leur facture mensuelle.

Une telle situation conduira inexorablement à la dégradation de leur état de santé, voire à un placement en EMS, ce qui va à l’encontre de la planification médico-sociale et engendrera des coûts bien plus conséquent à la charge du Canton.

Parallèlement, cette contribution pourrait forcer les proches à se charger encore davantage des soins dans le but d’éviter des frais supplémentaires. Or, il est reconnu que les proches aidants éprouvent déjà beaucoup de fatigue et de stress. Un report sur eux ne fera qu’accentuer cet épuisement.

Le groupe socialiste regrette ce transfert d’une charge de 1 million sur près de 2000 personnes dépendantes de soins.

Rosalie Beuret, le 01.02.17

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